Issue d'une vieille famille monégasque Jeanne-Marie Rey a 16 ans lorsqu'elle remporte le premier prix d'un concours de beauté au Carlton de Monaco. L'année suivante, au « Grand Concours de l'Étoile française de Cinéma » organisé par Le Journal, Jeanne-Marie Rey se classe deuxième pour la région de Nice. Ainsi va-t-elle, grâce à son physique, comme ...
Jeanne Marie Rey dit Flore Deschamps
Issue d'une vieille famille monégasque Jeanne-Marie Rey a 16 ans lorsqu'elle remporte le premier prix d'un concours de beauté au Carlton de Monaco. L'année suivante, au « Grand Concours de l'Étoile française de Cinéma » organisé par Le Journal, Jeanne-Marie Rey se classe deuxième pour la région de Nice. Ainsi va-t-elle, grâce à son physique, comme beaucoup de Miss ou Reines de cet après-guerre (telle Marie Glory), aborder l'univers du Septième Art. Sa première apparition dans un film est fugace. Il s'agit de L'Énigme du Mont-Agel qu'Alfred Machin commence à tourner à Nice à la fin de 1923. La débutante a choisi de se faire appeler Flore Deschamps en référence aux pentes fleuries du Bestagne qui surplombent Beausoleil et où il lui arriva de garder des chèvres. Dans Romanetti qu'elle interprète ensuite, son personnage (Concetta) prend quelque importance. Des intérieurs sont réalisés dans les studios niçois, que Flore Deschamps retrouvera souvent jusqu'à la fin de son parcours cinématographique, toujours gracieuse, spontanée, vive. En août 1924 l'impresario Louis Vérande lui transmet une offre de contrat ; elle vient de Fred Niblo qui prépare Ben Hur : «Vos photographies ont bien plu au metteur en scène. » Il promet 3 000 F par mois pour une durée d'un à trois mois. Vérande fait miroiter que Niblo « peut vous donner un rôle plus important et faire augmenter vos appointements. Vous pourriez également avoir la chance d'être emmenée en Amérique pour continuer le film là-bas ». Flore Deschamps décline la proposition. Après un petit rôle dans un drame de Jean Renoir, Catherine, une vie sans joie, elle tourne à Nice deux films dirigés par Léonce Perret qui propose en octobre 1926 (pour Morgane la sirène) cinq semaines prolongeables : « Je vous offre 1 000 F par semaine. Vos frais de transport en première classe et vos toilettes seront à notre charge. » À la suite de La Danseuse Orchidée, flore Deschamps interprétera encore deux longs métrages en muet. Les tournages s'espacent. La jeune actrice doit s'occuper de ses soeurs et nièces et elle préfère écourter sa carrière pour se consacrer à la famille. Le cinéma deviendra parlant sans elle. 19 septembre 1934, elle a 29 ans quand elle épouse le lieutenant Jean Paoli, commandant du fort de Roquebrune-Cap Martin. Il arrivera au jeune officier d'accompagner au piano certains des films de celle qui fut Flore Deschamps. Deux enfants naissent. Jean Paoli deviendra dénéral et sa veuve se fixera à Paris où elle s'éteindra dans sa 97e année.
