C'est après avoir beaucoup chanté l'opérette, l'opéra-comique, la revue de music-hall que Paul Bertho aborda le cinéma. Un article élogieux paru dans Le Cinéma, n° 1, ler mars 1912, précise qu'il passa sept ans au caf'conc' des Ambassadeurs avant de « jouer la comédie à Bataclan ». Les programmes de ce music-hall du boulevard Voltaire révèlent en effet qu'à partir du 2 janvier 1903 ...
C'est après avoir beaucoup chanté l'opérette, l'opéra-comique, la revue de music-hall que Paul Bertho aborda le cinéma. Un article élogieux paru dans Le Cinéma, n° 1, ler mars 1912, précise qu'il passa sept ans au caf'conc' des Ambassadeurs avant de « jouer la comédie à Bataclan ». Les programmes de ce music-hall du boulevard Voltaire révèlent en effet qu'à partir du 2 janvier 1903 Paul Bertho y chanta Le Joyeux Camelot et fut un an plus tard parmi les interprètes de Tout l'Ba-ta-clan. Il se fit applaudir dans Labiche comme dans Offenbach. À La Cigale, dans Vas-y mon prince !, fantaisie à grand spectacle signée Henri de Gorsse et Georges Nanteuil, il parodiait Arthur Meyer. Encore fort jeune, il portait au-dessus du front une sorte de toupet à la Mayol. Sur le mode emphatique Le Cinéma assure qu'en 1907 Bertho « est engagé chez Pathé, ne tarde pas à y prendre la première place et reste seul comme premier comique de la célèbre marque » (sic). À la vérité peu de traces subsistent de son activité chez Pathé : il est le premier interprète de Calino dans Calino a mangé du cheval sorti en octobre 1908, puis en 1909 il est chargé à cinq reprises de se substituer à André Deed qui a quitté la firme au Coq pour Itala. Le personnage qu'incarne Bertho se nomme Boireau. Après avoir joué ainsi les doublures, il passe dans une firme moins puissante : Radios, bientôt l'Éclipse où des responsabilités lui sont confiées.Patouillard devient le grand comique de la maison Prieur, de Paris, Londres, New York, pour laquelle il tour-nera exclusivement. » Hyperbole assuré-ment abusive si l'on considère qu'un seul titre est mis sur le marché en avril 1914 : Gavroche redevient Patouillard. Quand la guerre est déclarée, Paul Bert ho s'engage pour la durée des hostilités : sa carrière cinématographique aura duré moins de six ans. Au printemps de 1915 on apprend que Bertho « a fait la bataille de la Marne et de l'Aisne comme motocycliste de reconnaissance attaché au 2e bureau d'état-major » et qu'il continue à servir « au 13e d'artillerie, service automobile ». Dans un accident, il a les deux bras fracturés. Le cinéma n'entendra plus parler de lui.
